La rue égyptienne demande à l'armée de choisir son camp


Les opposants à Hosni Moubarak ont passé une nouvelle nuit dans le centre du Caire lundi et ont promis de manifester jusqu'au départ du président égyptien dont le sort semble désormais dépendre de l'armée.Lire la suite l'article

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"L'armée doit choisir entre l'Egypte et Moubarak", affirmait une banderole déployée sur la place Tahrir, dans le centre de la capitale, où les manifestants partageaient de la nourriture avec les soldats déployés pour rétablir l'ordre.
Les violentes protestations qui se déroulent depuis six jours en Egypte ont fait plus de cent morts et les deux camps se trouvent désormais dans une impasse. Plus la contestation dure et plus la situation de Moubarak paraît intenable.
Les nominations d'un Premier ministre et d'un vice-président n'ont pas été jugées comme des réponses suffisantes par les manifestants qui réclament simplement le départ du président au pouvoir depuis 30 ans.
Ses promesses en faveur de réformes économiques, visant à contenir l'inflation, créer des emplois et réduire le fossé entre riches et pauvres, n'ont pas eu l'effet escompté.
Les manifestants ont appelé à une grève générale lundi et ont annoncé une marche baptisée "manifestation des millions" mardi afin de faire aboutir leurs exigences en faveur de la démocratie.
Les Etats-Unis, qui ont fourni une aide de plusieurs milliards de dollars à leur allié égyptien depuis l'arrivée de Moubarak au pouvoir, continuent d'observer la situation avec inquiétude.
Washington redoute la répétition d'un scénario comparable à celui de la révolution iranienne. Barack Obama a plaidé dimanche soir pour une "transition en bon ordre" et s'est entretenu avec les dirigeants des pays alliés dans la région.
Mais selon un haut responsable américain, le sentiment parmi les conseillers de Barack Obama pour les questions de sécurité est que l'ère Moubarak est révolue. Toutefois, le président américain estime que son pays ne doit pas s'ingérer dans la situation en raison des conséquences négatives qu'une telle intervention pourrait avoir.
L'amiral Mike Mullen, chef de l'état-major américain, a salué dimanche le "professionnalisme" des forces armées égyptiennes qui ont évité de se lancer dans une répression de la contestation. De son côté, le ministre égyptien de la Défense a téléphoné à son homologue américain, Robert Gates.
ELBARADEÏ MET SON POIDS DANS LA BALANCE
Ancien chef de l'armée de l'Air, Moubarak a consulté dimanche ses chefs militaires qui semblent avoir son destin entre leurs mains.
Selon un analyste, l'Occident a longtemps compté sur la capacité de Moubarak à se maintenir au pouvoir. Cette situation étant en train de changer, investisseurs et hommes politiques sont gagnés par la nervosité.
L'opposition égyptienne, au sein de laquelle figurent les Frères musulmans, semble vouloir se tourner vers l'ancien diplomate Mohamed ElBaradeï.
Lauréat du prix Nobel de la paix pour son travail accompli à la tête de l'AIEA, ElBaradeï s'est dit mandaté par l'opposition pour négocier une transition vers un gouvernement d'union nationale et une prise de contact avec l'armée.
Il a également appelé les Américains à cesser leur soutien à Moubarak.
ElBaradeï avait été la cible de critiques de la part de l'opposition pour avoir passé trop de temps à l'étranger lorsqu'avait été lancée une campagne pour demander des réformes politiques l'an passé.
Mais présent parmi les manifestants dimanche, il a mis tout son poids politique et son aura internationale dans la balance d'une contestation qui manque pour l'instant de leader.
"Je crois que c'est un type bien. Il n'était pas préparé pour ce qui arrive. Mais tout ce que je veux c'est que nous n'ayons pas un nouveau pharaon", affirme Rami Nabil, 39 ans, un entrepreneur qui campe place Tahrir. "Nous avons besoin d'un système de gouvernement qui soit démocratique sur le long terme", ajoute-t-il.
Des troupes militaires supplémentaires ont été déployées dans les villes afin de rassurer les habitants inquiets face à des actes de pillage. L'agence officielle de presse a annoncé que les patrouilles de police allaient reprendre.
"Dans les prochains jours, la sécurité et la stabilité seront rétablies", affirme un militaire à Suez. "Nous autoriserons les manifestations dans les prochains jours.
"Tout le monde a le droit d'exprimer son opinion. Nous écoutons et nous essayons d'aider et satisfaire toutes les parties. Nous ne sommes pas là pour arrêter qui que ce soit. C'est notre peuple", ajoute-t-il.
Avecy Dina Zayed, Marwa Awad, Shaimaa Fayed, Sherine El Madany, Yasmine Saleh, Alison Williams et Samia Nakhoul au Cairo, Alexander Dziadosz à Suez, Matt Spetalnick et Phil Stewart à Washington et Peter Apps, Angus MacSwan et William Maclean à Londres; Pierre Sérisier pour le service français

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